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LA CAMPAGNE « NOUS SOMMES LA SOLUTION » A KOTEDOUGOU

Le samedi 5 mai 2012, c’était le tour de l’association NEEMAN de recevoir la visite du RESACIFROAT.
Située à Kotédougou, sur l’axe Bobo-Ouagadougou, le groupement de 32 femmes, qui a comme activité principale, l’agriculture et pendant la saison sèche, tout en suivant les cours d’alphabétisation entreprennent des activités génératrices de revenus comme la vente de bois, de soumbala, de beurre de karité, de beignets de niébé, etc. ...attendait d’être informé sur la campagne « nous sommes la solution »
La quasi-totalité des femmes membres du groupement étaient présentes, accompagnées d’un groupe impressionnant d’hommes aussi nombreux que les femmes.

La délégation du RESACIFROAT, composée de Mesdames Rosalie OUOBA, Présidente, Geneviève SANGARE, Trésorière et Mazouma SANOU, Trésorière de l’UFROAT Nationale, a été accueillie à Kotédougou dans la ferveur.
Après les salutations d’usage, la Présidente a fait un exposé des objectifs de la campagne et invité Mme SANGARE à expliquer les enjeux.
Avant de parler des enjeux, des échanges avec les femmes sur la production actuelle, les difficultés rencontrées et ce qu’elles voyaient comme solutions possibles ont permis au public de s’exprimer et de faire ressortir les expériences vécues. Des échanges très riches entre hommes et femmes ont mis en exergue des difficultés communes. L’exposé a fait ressortir que la diversité des céréales locales bien adaptées au contexte local a préservé les populations des famines pendant des générations mais, malheureusement, des décennies de politiques agricoles inefficaces de nos pays ont compromis la sécurité alimentaire des producteurs agricoles et mis à mal leur souveraineté alimentaire. Il est nécessaire et même urgent de promouvoir la recherche liée aux pratiques traditionnelles et aux connaissances locales et soutenir des systèmes traditionnels de collecte, de conservation et de distribution de semences car nos semences et produits locaux ont été négligés au profit de ceux des multinationales.
Cependant la préservation de la biodiversité des cultures vivrières africaines est essentielle pour répondre à nos besoins alimentaires et garantir une souveraineté alimentaire du continent. La mise en œuvre des programmes de l’Alliance pour une révolution verte constitue une grave menace pour cette biodiversité. Face à cette menace les leaders des plates formes paysannes africaines et organisations de la société civile ont décidé de mettre en œuvre une campagne à l’échelle du continent pour apporter des solutions alternatives agro-écologiques à la révolution verte qui conduit à la destruction des systèmes de productions et de la biodiversité ainsi qu’à la dépendance des agriculteurs aux semences des multinationales.
La présente campagne est une campagne panafricaine prévue pour durer 3 ans, réalisée depuis 2011 avec les femmes rurales au Burkina et dans quatre autres pays avec comme objectifs :
• de promouvoir les bonnes pratiques et savoirs qui sont connus et transmis pendant des générations en Afrique (l’agro-écologie, la conservation des sols et des semences) qui ont préservé la souveraineté alimentaire sur le continent ;
• d’influencer les décideurs et promouvoir une bonne gouvernance ;
• et valoriser la production de l’agriculture familiale africaine.

Intéressées, les femmes présentes se disent disposées à restituer aux autres associations de la localité les enseignements acquis au cours de cette visite et à essayer de pratiquer désormais l’agro-écologie.